Démystifier la ligne directrice B-15 du BSIF sur la gestion des risques climatiques du Canada
Le changement climatique n'est plus une menace lointaine, mais un défi immédiat. Le secteur financier est en première ligne et fait face aux risques et aux opportunités que présente ce phénomène mondial. Reconnaissant ce paysage en évolution, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) du Canada a introduit Ligne directrice B-15, un cadre réglementaire essentiel conçu pour renforcer la résilience et la durabilité des Institutions financières sous réglementation fédérale (IFF) contre les risques liés au climat.
Qu'est-ce que la ligne directrice B-15 ?
La ligne directrice B-15 part du principe que la sécurité et la solidité des FRFI sont de plus en plus sensibles aux effets néfastes du changement climatique. Cela englobe les risques physiques, caractérisés par la gravité et la fréquence croissantes des extrêmes liés au climat, et les risques de transition, qui concernent les ajustements économiques nécessaires à la transition vers une économie à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES). (Les types de risques seront abordés en détail ci-dessous.)
Ces risques menacent la continuité opérationnelle et la rentabilité des institutions financières ainsi que la stabilité de l'économie dans son ensemble. À la lumière de cela, la ligne directrice B-15 du BSIF vise à intégrer la gestion des risques climatiques au cadre stratégique et opérationnel de base des IFF.
Les directives sont basées sur Normes de durabilité IFRS S2.
La ligne directrice B-15 s'articule autour de trois résultats clés :
Compréhension du modèle commercial et des risques stratégiques
Les IFF sont censées bien comprendre les impacts potentiels des risques liés au climat sur leur modèle économique et leur stratégie. Cela implique de reconnaître ces risques et de développer activement des stratégies pour atténuer leurs impacts potentiels.
Pratiques de gouvernance et de gestion des risques
La directive impose aux IFF de mettre en place des cadres de gouvernance et de gestion des risques appropriés adaptés à leur contexte spécifique. Cela implique de garantir une responsabilisation claire en matière de gestion des risques liés au climat et de veiller à ce que ces risques soient intégrés dans les processus généraux de gestion des risques de l'institution.
Résilience financière et opérationnelle
Les IFF doivent maintenir leur sécurité financière face à de graves scénarios de risques climatiques et leur résilience opérationnelle face aux perturbations causées par les catastrophes liées au climat. Cela souligne la nécessité pour les IFF de se préparer aux défis climatiques actuels et à des risques potentiellement plus graves à l'avenir.
Quelles sont les principales attentes en matière de gouvernance et de gestion des risques de la ligne directrice B-15 ?
Gouvernance
À la base, la ligne directrice B-15 exige que les IFF mettent en place des structures complètes de gouvernance et de responsabilisation traitant spécifiquement des risques liés au climat. Cette directive souligne les attentes des institutions en matière de :
- Mettre en œuvre des structures de gouvernance, en veillant à ce que les risques liés au climat soient parfaitement intégrés à leurs cadres opérationnels et stratégiques.
- Intégrer les implications des risques physiques liés au changement climatique et les risques de transition associés à la transition vers une économie à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) dans leurs modèles commerciaux et leurs stratégies, en sous-tendant l'orientation stratégique de leurs initiatives.
L'essence de la gouvernance dans le cadre du B-15 consiste à établir une supervision et à intégrer une culture où les considérations liées au risque climatique sont profondément ancrées dans les processus décisionnels des institutions financières.
Gestion des risques
Le B-15 propose un protocole de gestion des risques proactif pour naviguer dans le labyrinthe complexe des risques liés au climat. Il impose aux IFF de :
- Gérez et atténuez les risques liés au climat en synchronisant avec leurs Cadre d'appétit pour le risque, essentiel pour aligner les activités de prise de risques sur les objectifs stratégiques.
- Procéder à une évaluation complète des risques potentiels liés au climat pour leur stratégie commerciale et leur modèle opérationnel, favorisant ainsi une culture de gestion des risques et de prospective stratégique.
Cet aspect des directives pousse les IFF à identifier les risques et à les atténuer activement grâce à des pratiques de gestion des risques bien structurées.
Analyse de scénarios climatiques et tests de résistance
La caractéristique la plus avant-gardiste du B-15 est peut-être l'accent mis sur analyse de scénarios climatiques et des tests de résistance. Cela implique :
- Utilisation de l'analyse de scénarios climatiques pour évaluer l'impact des risques liés au climat sur le profil de risque, la stratégie commerciale et le modèle commercial de l'IFF.
- La simulation de divers scénarios de risques climatiques pour prévoir les impacts potentiels permet aux IFF de développer des stratégies adaptatives qui anticipent les états futurs et renforcent les pratiques de gestion des risques dans un paysage climatique fluide.
Cette position proactive permet aux institutions de prévoir et de se préparer à d'éventuels scénarios futurs, d'aligner leur planification stratégique et leurs opérations sur les réalités du changement climatique et de faire en sorte que la durabilité et la stabilité soient au premier plan de leurs priorités.
Adéquation du capital et des liquidités
Dans une prochaine version, le B-15 pourrait être étendu pour inclure des considérations d'adéquation des fonds propres et des liquidités, les IFF devant :
- Intégrer les risques liés au climat dans leurs Processus d'évaluation interne de l'adéquation des fonds propres (ICAAP) ou Évaluation interne des risques et de la solvabilité (ORSA).
- Tenez compte de l'impact des facteurs liés au climat sur les profils de risque de liquidité et prenez en compte les événements de stress graves mais plausibles liés au climat dans les évaluations des réserves de liquidités.
Qui doit se conformer à la directive B-15 ?
La portée du B-15 s'étend à un large éventail d'institutions financières, ce qui souligne l'importance d'une approche unifiée pour gérer les risques associés au changement climatique. Il est essentiel de comprendre qui relève de la compétence de cette directive pour garantir la conformité et favoriser un écosystème financier sécurisé.
Tous les assureurs réglementés par le gouvernement fédéral
Le secteur de l'assurance, en particulier les groupes d'assurance actifs au niveau international (IAIG), est en première ligne pour faire face aux risques liés au climat. Les IAIG incluent :
- Compagnie d'assurance du Canada sur la vie
- Société financière Intact
- Compagnie d'assurance-vie Manufacturers
- Sun Life du Canada, compagnie d'assurance-vie
Outre les IAIG, tous les autres assureurs réglementés par le gouvernement fédéral, y compris les assureurs vie, biens et risques divers (P&C) et les assureurs étrangers opérant au Canada, doivent se conformer à la norme B-15. Cette large inclusion garantit que le secteur de l'assurance, dans son ensemble, est renforcé contre les incertitudes liées au climat, protégeant à la fois les institutions et leur clientèle.
Institutions de dépôts (DTI)
Les DTI constituent un élément essentiel du paysage financier du Canada, directement touché par les mandats du B-15. Ces institutions, qu'il s'agisse de grandes banques ou de petites entités, jouent un rôle essentiel dans la gestion des impacts économiques du changement climatique. Leur rôle dans la fourniture de prêts, de prêts hypothécaires et d'autres produits financiers les place au cœur de la transition vers une économie plus durable et à faibles émissions de carbone.
Banques d'importance systémique nationale (D-SIB)
Identifiés pour leur étroite imbrication avec l'économie nationale, les D-SIB font l'objet d'un examen minutieux afin de se conformer aux directives B-15. Ces banques sont notamment les suivantes :
- Banque de Montréal
- Banque de Nouvelle-Écosse
- Banque Canadienne Impériale de Commerce
- Banque nationale du Canada
- Banque Royale du Canada
- Banque Toronto-Dominion
Leur présence importante sur le marché et leur vaste réseau opérationnel font de leur adhésion aux pratiques de gestion des risques climatiques non seulement une exigence réglementaire, mais un facteur essentiel pour garantir la stabilité économique et environnementale.
Petites et moyennes institutions de dépôt (PME)
Les PME, bien que plus petites que les D-SIB, jouent un rôle essentiel dans le secteur financier canadien. Leur conformité à la ligne directrice B-15 est essentielle pour créer un cadre cohérent et complet pour la gestion des risques climatiques dans l'ensemble du secteur bancaire, garantissant qu'aucune entité ne soit vulnérable aux impacts climatiques imprévus.
Quelles sont les exigences et les délais obligatoires du B-15 ?
La directive B-15 couvre quatre catégories principales : la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques, ainsi que les indicateurs et les objectifs. Chacun a des exigences de divulgation spécifiques pour améliorer la transparence et la responsabilité.

Le BSIF s'attend à ce que les IFF mettent en œuvre les attentes ci-dessus de la présente ligne directrice à compter des exercices se terminant le 1er octobre 2024, 2025 et 2026, selon le cas. Le calendrier de mise en œuvre sera décidé ultérieurement pour le plan de transition climatique, l'analyse des scénarios et les indicateurs de l'industrie.
Gouvernance
- Aperçu des organes de gouvernance: Les IFF doivent décrire la structure et les rôles des organes de gouvernance chargés de superviser les risques et opportunités liés au climat.
- Rôle de la direction: détaillez les responsabilités de la direction en matière de surveillance, de gestion et de supervision des risques et opportunités climatiques.
Les D-SIB et les IAIG doivent décrire leurs structures de gouvernance pour l'exercice 2024 à compter de l'exercice 2024 de leur entreprise, les PME et tous les autres assureurs réglementés par le gouvernement fédéral présentant des rapports pour l'exercice 2025 et au-delà.
Stratégie
- Analyse des risques et des opportunités: Décrivez les risques et opportunités potentiels liés au climat et leur impact prévu sur la performance financière et la planification stratégique.
- Impact sur le modèle économique: Expliquez les effets actuels et futurs des risques climatiques sur le modèle économique et la chaîne de valeur, en soulignant la nécessité d'une adaptabilité stratégique.
- Changements de modèle: Divulguer les changements actuels et attendus du modèle économique, y compris les efforts d'atténuation et d'adaptation directs et indirects liés à leur plan de transition climatique.
- Incidences financières: Expliquez comment les risques et les opportunités liés au climat ont influencé historiquement et prospectivement la stabilité et les performances financières.
- Analyse de scénarios
- Utiliser l'analyse de scénarios climatiques pour évaluer l'impact des risques liés au climat sur le profil de risque, la stratégie commerciale et le modèle commercial de l'IFF et
- La simulation de divers scénarios de risques climatiques pour prévoir les impacts potentiels permet aux IFF de développer des stratégies adaptatives qui anticipent les états futurs et renforcent les pratiques de gestion des risques dans un paysage climatique fluide.
Les D-SIB et les IAIG doivent divulguer leurs risques liés au climat et leurs impacts stratégiques d'ici 2024, tandis que les PME et autres assureurs ont jusqu'en 2025 pour s'y conformer.
Pour permettre au BSIF d'évaluer les expositions globales aux risques physiques et de transition et de comparer les approches du BSIF en matière d'analyse des scénarios climatiques, le BSIF prépare un exercice de scénario climatique normalisé qui devrait être mis en œuvre d'ici la fin de 2024.
Gestion des risques
- Processus d'identification des risques: Décrivez les processus d'identification et d'évaluation des risques liés au climat et comment ceux-ci sont intégrés dans la stratégie globale de gestion des risques.
- Gestion des risques: Partagez les méthodes de gestion des risques liés au climat.
- Intégration dans la gestion des risques: Discutez de la manière dont les processus liés aux risques et opportunités climatiques sont intégrés au cadre global de gestion des risques de l'institution.
Les risques climatiques sont classés comme suit :
- »Risques physiques» sont les risques financiers liés à la gravité et à la fréquence croissantes des extrêmes et des événements liés au climat (c'est-à-dire les risques physiques aigus) ; les changements graduels du climat à long terme (c'est-à-dire les risques physiques chroniques) ; et les effets indirects du changement climatique tels que les implications pour la santé publique (par exemple, les impacts sur la morbidité et la mortalité) ; et
- »Risques de transition» sont les risques financiers liés au processus d'ajustement vers un faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) économie. Ces risques peuvent découler des politiques, des lois et des réglementations gouvernementales actuelles ou futures visant à limiter les émissions de GES, des avancées technologiques et de l'évolution du sentiment du marché et des clients à l'égard d'une économie à faibles émissions de GES.
Les risques physiques et de transition peuvent également entraîner des risques de responsabilité, tels que des réclamations liées au climat dans le cadre de polices de responsabilité et de litiges, ainsi que des actions directes contre des institutions financières pour ne pas avoir géré leurs risques liés au climat.
Le calendrier impose aux D-SIB et aux IAIG d'intégrer et de divulguer leurs processus de gestion des risques à partir de l'exercice 2024. Les PME et autres assureurs ont jusqu'à l'exercice 2025 pour répondre aux mêmes normes.
Métriques et cibles
- Métriques d'évaluation des risques: Divulguer les indicateurs utilisés par le FRFI pour évaluer les risques et opportunités liés au climat
- Champ d'application 1 & 2 Émissions: Divulguer les mesures, la méthodologie et les normes de reporting pour les émissions de GES de scope 1 et de scope 2 du FRFI
- Émissions de scope 3: Fournir des informations détaillées sur les émissions absolues et les méthodologies utilisées pour calculer les émissions de GES du Scope 3 sur l'ensemble de la chaîne de valeur, y compris des catégories spécifiques telles que investissements.
- Objectifs stratégiques: Définir des objectifs quantitatifs et qualitatifs liés au climat afin de suivre les progrès réalisés dans la réalisation des objectifs stratégiques.
- Indicateurs intersectoriels: divulguez des indicateurs couvrant les risques de transition liés au climat, les risques physiques, les opportunités et le déploiement de capitaux.
- Métriques spécifiques à l'industrie: Partagez des indicateurs spécifiques au secteur qui traitent des risques liés au climat et des efforts de développement durable.
Les D-SIB et les IAIG ont fixé une date limite de conformité pour l'exercice 2024 de l'entreprise pour les mesures et les informations relatives à l'évaluation des risques liés au climat. Les PME et tous les autres assureurs devraient respecter les règles de reporting pour l'exercice 2025 de la société. La divulgation des émissions de GES du Scope 3 est requise d'ici l'exercice 2025 de la société pour les D-SIB et les IAIG et l'exercice 2026 de la société pour les PME et autres assureurs.
Pourquoi devriez-vous vous intéresser à la ligne directrice B-15 ?
L'urgence de la résilience climatique
La directive B-15 est bien plus qu'une simple exigence réglementaire ; c'est un appel urgent à l'action pour les IFF afin d'assurer leur sécurité face aux menaces réelles et croissantes du changement climatique. L'intégration de la gestion des risques climatiques à leurs opérations et à leur stratégie prépare les IFF à résister et à prospérer face à l'évolution des défis liés au climat, garantissant ainsi leur viabilité et leur résilience futures.
Débloquez des opportunités stratégiques
L'adoption du B-15 permet aux IFF de saisir les opportunités stratégiques en matière d'innovation et d'avantage concurrentiel. Il permet aux institutions de répondre à la demande croissante de solutions financières vertes, attirant des investisseurs et des partenaires soucieux de l'environnement. Cette conformité n'est pas seulement une question de gestion des risques, mais aussi de positionnement pour la croissance et le leadership dans l'économie verte.
Mener la transition vers une économie verte
Le B-15 place les IFF canadiennes à l'avant-garde de la transition mondiale vers la finance durable. Leur engagement en faveur de l'intégration des risques climatiques renforce la position du Canada dans les cercles internationaux de la finance durable, en contribuant de manière significative aux efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques et en ouvrant la voie à un avenir économique durable.
Voir 7 avantages supplémentaires de la gestion du carbone et pourquoi c'est important dans la stratégie de chaque entreprise.
Résumé
La ligne directrice B-15 constitue une étape importante vers l'amélioration de la sécurité climatique dans le secteur financier canadien. Il met l'accent sur la nécessité pour les institutions financières sous réglementation fédérale (IFF) d'adopter une gestion rigoureuse des risques climatiques dans le cadre de leurs opérations et de leurs stratégies. En mettant l'accent sur la survie aux risques physiques et de transition liés au changement climatique, le B-15 décrit des étapes claires en matière de gouvernance, de gestion des risques et de stabilité pour les IFF. Il préconise une gestion active des risques, y compris l'analyse de scénarios et des tests de résistance, en fixant un calendrier de conformité allant de l'exercice 2024 à l'exercice 2026.
Cette directive protège les IFF des risques financiers liés au climat tout en favorisant une croissance stratégique et un leadership en matière de finance durable. Il encourage les entreprises à passer à une économie plus verte, garantissant la durabilité et la résilience à long terme.
Arbor, une plateforme de gestion du carbone de premier plan qui aide les entreprises à mesurer avec précision leur empreinte carbone, s'est associée à Dillon Consulting Limited (Dillon), reconnue pour son expertise en sciences de l'environnement, en gestion, en planification et en ingénierie. Ce partenariat permet à l'équipe nationale de Dillon d'exploiter les outils sophistiqués d'Arbor pour mieux comprendre leur impact environnemental et développer des stratégies de gestion du carbone informées et étayées par des données. Cela représente un engagement commun en faveur de la durabilité environnementale entre les deux entités, les solutions de pointe d'Arbor étant complétées par l'infrastructure et les services étendus de Dillon. Ensemble, Arbor et Dillon simplifient le développement durable et encouragent les entreprises à prendre des décisions qui sont non seulement responsables mais également bénéfiques pour notre planète.
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